FRANCE
Carte des députés élus
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… en 2024
La France a connu la République modérée, parfaitement aboutie dans le magistère Méline, parfaitement indifférente à la question sociale pourtant montante, à la faveur de l'industrialisation de la France, puis le radicalisme intégral, à travers le petit père Combes, non moins indifférent à la question sociale. Deux maux s'additionnent: la question ouvrière, dont tout le monde parle de lui assurer une retraite sans que jamais personne n'arrive à rien concrétiser; la succession des affaires, depuis le Panama jusqu'au scandale des fiches en passant par l'affaire Dreyfus puis les Quinze milles, qui instillent le doute sur le régime. Comme dans toutes les période de doute, les plus habiles manœuvriers gouvernent. Ce à quoi excelle Briand, ancien syndicaliste révolutionnaire devenu réaliste quand il réalisa la désaffection du régime en cours; c'est lui qui sut débrouiller des inventaires susceptibles de tourner au drame dans de nombreuses régions, et qui trouva la terrible formule des « mares stagnantes » à propos du scrutin d'arrondissement. La droite et les socialistes en profitèrent pour lancer une campagne très active en faveur de la proportionnelle.
On en est là en 1910. Dans une atmosphère générale de problèmes montant et de doutes nouveaux, les étiquettes deviennent plus fuyantes, les mots moins appuyés, les programmes plus confus. Les ententes entre extrêmes apparaissent au grand jour, entre les plus rouges socialistes du Midi et les royalistes les plus blancs. Toutefois, malgré le flou programmatique des candidats, malgré les mariages contre nature, la carte des résultats s'inscrit dans la lignée des photographies électorales de l'époque. Avec cependant une nette progression des socialistes, corrélée à un net reflux des radicaux, tandis que les droites, au sein desquelles il devient délicat de discerner les tendances, semblent se recroqueviller sur le cœur de leurs bastions historiques, principalement l'Ouest.