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FRANCE
(avec découpage électoral)

Histoire
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1928, carte des élus

     * Groupes au 26 juin, modifiés comme suit: deux communistes pas encore validés sont mis avec leur futur groupe; un socialiste indépendant soumis à enquête est mis avec les Indépendants de gauche (Paul Laffont, Ariège); un républicain de gauche qui va tarder à s'inscrire à un groupe est mis avec le groupe homonyme (Eymond, Libourne 2e); 4 élus penchant à gauche et siégeant chez les Députés inscrits à aucun groupe, très marqués à droite par leurs autres membres, sont mis avec les Ind. de g.; les autonomistes, en réalité, siégeaient l'un chez les Ind.de g. (Dahlet, Saverne), un autre chez les Dép. ins. à aucun gr. (Brogly, Mulhouse 2e) tandis que les deux restant étaient condamnés dès avant l'ouverture de la session parlementaire, purent toutefois siéger mais seront déchus de leur mandat par leurs collègues en fin d'année (Ricklin et Rossé).

     Certains, à gauche, virent dans le Cartel des gauches la reviviscence du Bloc. Mais les temps avaient changé. Vis-à-vis de l'Alsace-Moselle, le gouvernement jacobin se heurte au particularisme de l'Alsace-Moselle, au point d'y faire naître un mouvement autonomiste qui va profondément pénétrer les partis locaux, des communistes aux catholiques. D'autre part et surtout, la fuite des capitaux a raison de lui en 1926 (le fameux « mur de l'argent »). Son échec signe le retour aux affaires de personnalités plus consensuelles, puis de Poincaré. Celui-ci, tout en continuant la politique extérieure généreuse appréciée par la gauche, rétablit l'orthodoxie financière qui satisfait la droite. Le franc est redressé; la confiance revient. Face à ce succès indéniable, les républicains socialistes et les membres du Parti radical se divisent quant à la ligne à suivre. C'est donc divisée que la gauche aborde les élections de 1928, avec bien souvent un dissident en lice. Pendant que le centre et la droite tendent à effacer les noms de parti au profit du simple label poincariste.
     La participation est exceptionnelle. Le Parti communiste gagne des voix, mais sa bolchévisation et sa ligne de lutte « classe contre classe » décidées dès le début de la décennie l'isolent complètement dans le champ électoral, tandis que le retour au scrutin uninominal le condamne à l'effacement. Les socialistes et les radicaux du Parti radical régressent —  bien que le scrutin de liste utilisé en 1924 et le Cartel des gauches empêchent toute comparaison nationale pointue. De surcroît la moitié des candidats radicaux défendent la politique poincariste. Les modérés de tout poil connaissent un bonheur inverse: presque tous progressent.
     Au second tour, les communistes maintiennent systématiquement leurs candidats. Isolés, le deuxième tour les réduit à 14 députés (contre 26 en 1924). Divisions aidant et sans appoint d'extrême gauche, les désistements entre socialistes et radicaux plus ou moins cartellistes ne peuvent rien contre une vague poincariste, qui apporte au président du Conseil une majorité de députés favorables jusques et y compris au sein du groupe radical-socialiste. Mais une majorité émiettée (13 groupes constitués à la Chambre). Émiettement exclusivement dû aux dissidences, qui fabriquent le groupe républicain socialiste (dissidents du groupe péniblement réunifié en 1920 pour faire face au Bloc national), le nouveau groupe unioniste et social (formé par un radical démissionnaire de son parti en 1927), et les indépendants de gauche (dissidents de gauche, notamment de la SFIO).
     Cependant, ces nouveaux groupes accueillent des gens à leur image, d'horizons divers. Ce manque de cohérence entraînera pour eux une vie éphémère et un concours involontaire à l'instabilité ministérielle de l'entre-deux-guerres.