FRANCE
Carte des députés élus
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Les radicaux ont gouverné de façon exclusive jusqu'en 1905, en utilisant tous les pouvoirs à leur disposition. La France — au moins celle du Bloc! — sembla tout en accepter. Jusqu'à la révélation de la gravissime affaire des fiches, par laquelle on apprit que le pouvoir organisait un système de renseignements occulte bien qu'en partie officiel sur tous ceux susceptibles d'approcher le pouvoir politique ou militaire. Le ministère perdit des voix à la Chambre, puis démissionna avant d'être mis en minorité, en 1905. Les ministères qui suivent apaisent les choses, notamment dans l'inventaire des biens de l'Église réclamé par la loi de Séparation. Côté diplomatie, l'Entente cordiale avec l'éternelle concurrente britannique joue le même rôle depuis l'année 1904.
Et pourtant le scrutin de 1906 répète à peu près le scrutin de combat de 1902, en ne faisant que déporter insensiblement vers la droite le centre de gravité politique de la France, plaçant dans le camp ministériel ceux qui hésitaient en 1902 tout en créant de nouvelles indécisions ici ou là, à l'intérieur de la famille progressiste. Mais le fait majeur est le succès des radicaux, qu'ils se réclament ou pas du combisme. Il fait oublier les progrès, réels, des socialistes qui viennent d'essayer de se regrouper dans un PS-SFIO aux résultats plus urbains que l'ancien socialisme français du milieu du XIXe siècle, mais qui confirme sa percée de 1902 dans les désormais traditionnelles zones de force du radicalisme. Ce dernier vient d'atteindre, sans le savoir, son apogée.