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FRANCE (accueil)
 Découpage :
  - Circ.1986 et population
  - Circ., pop. et élus 2007
  - Circonscriptions 2010

    * Le PCF privilégié
    * Droite, gauche???
    * Simulation électorale
        Accès au tableau par
        circonscriptions :
           Simul. circ.1986 hyp.1
           Simul. circ.1986 hyp.2
           Simul. circ.2010 hyp.1
           Simul. circ.2010 hyp.2




4 tableaux Excel compressés en zip, détaillés par circonscription 1986 et 2010, 1re et 2e hypothèse, avec fonctions Excel actives, qui vous permettront éventuellement de changer le contenu des camps politiques et, grâce à un multiplicateur placé en fin de tableau, de faire varier uniformément droite et gauche en voix et, automatiquement!!!, en sièges.
         

* Centre = MoDem + "divers écologistes" (choix facilité par le ralliement de Corinne Lepage au MoDem).
** Egalité en voix droite-gauche à l'échelon de la France entière, sans modification des autres camps (LO, centre, extr. droite, divers).

Chiffres: ministère de l'Intérieur. Depuis 1993, les chiffres que vous trouvez dans tous vos journaux sont les mêmes.
Etiquettes politiques: journal "Le Monde". Les différences avec le ministère de l'Intérieur portent dans la plupart des cas sur les divers écologistes, classés très souvent "divers" par l'Intérieur. Je mets en revanche un "divers" selon ce journal, M. Folliot, élu dans la 3e circonscription du Tarn, ex-RPF, gaulliste social, au centre parce qu'il s'est prononcé pour M. Bayrou et parce qu'il s'inscrira au groupe PSLE sans y adhérer.
Méthode. Est utilisé le seul tour décisif. En effet, extrapoler des résultats en sièges à partir du seul premier tour est par trop risqué. Pour les simulations et pour arriver à l'égalité droite-gauche, une même proportion du total des suffrages exprimés a été retirée dans chaque circonscription à la droite et ajoutée à la gauche. (Vous trouverez le détail par circonscription soit en cliquant sur un des quatre accès à gauche soit sur le fichier zip, téléchargeable à gauche.)
1re hypothèse. Regroupement de la droite avec toute l'extrême droite et, en conséquence, de la gauche avec toute l'extrême gauche pour coller à la conjoncture, qui a vu en 2007 un excellent report des anciennes voix Le Pen sur M. Sarkozy et ce dès le premier tour, chose confirmée au second.
2e hypothèse. On doit envisager le cas de figure plus habituel d'un schisme entre droite et extrême droite. Pour ce faire, j'ai isolé l'extrême droite de la droite et, pour ne pas trop faire pencher la balance du côté de la gauche, LO de la gauche, le parti d'extrême gauche le plus réfractaire à la gauche de gouvernement.


    J'avais prévenu dès fin janvier que tout redécoupage ne pouvait que rapporter des sièges nouveaux à la droite et en priver d'autant la gauche. En effet, les départements concernés par le redécoupage étaient soit des départements ayant augmenté fortement de population et en majorité virant à droite depuis les années soixante-dix, via un vote d'extrême droite plus récemment entre autre (Sud-Est méditerranéen), soit des départements stagnant en population et en majorité de gauche. (Voir les cartes dans "Circ.1986 et population".)
    Ce dont personne ne s'est rendu compte ou n'a fait état, c'est que l'actuel découpage, celui de 1986, était devenu nettement favorable à la gauche, comme le montrent les 2e lignes des 1er et 2e tableaux (découpage 1986).


* Centre = MoDem + "divers écologistes" (choix facilité par le ralliement de Corinne Lepage au MoDem).
** Le total des sièges 2010 exclut le siège supplémentaire de Polynésie, faute de chiffres par village ou île et, partant, de reconstitution possible.

   

Pourquoi le nouveau découpage rétablit l'équité, guère plus (mais pas sans malignité...)

    Par peur des critiques inextricables, M. Marleix a voulu retoucher le minimum de circonscriptions. Le résultat est, dans les seuls départements redécoupés, le recours inhabituel au découpage par commune et à des torsions indéfendables. D'autre part, excepté pour les Français de l'étranger, il n'a avantagé la droite que dans une circonscription sur deux mais, comme en 1986, a systématiquement avantagé les sortants communistes et radicaux de gauche au détriment des socialistes. Il en résulte un sensible redressement de la situation mais guère plus; comme vous pouvez le constater par les colonnes "Gauche" et "Droite" (2e tableau, 2e ligne), on passe d'un découpage franchement favorable à la gauche à un découpage nettement moins favorable, c'est tout. C'est seulement à l'échelon de la France entière que l'ensemble devient à peu près équitable en sièges en cas d'égalité en voix (chiffres soulignés).
    Pourtant, plusieurs découpages départementaux sont franchement orientés contre la gauche. Le Tarn et Montpellier en sont les deux caricatures, l'un sur le plan départemental, l'autre sur le plan local (voir la carte Droite-gauche???). D'autres en revanche, de façon inexplicable (sauf marchés inavouables), verrouillent des circonscriptions PS ou lui en offrent pour des temps meilleurs sans contrepartie dans le département même. Les Deux-Sèvres et le Vaucluse en constituent les exemples les plus intrigants.
    Mais attention: si on ajoute le vote des Français de l'étranger tel qu'il s'est exprimé au 2e tour de la présidentielle de 2007, ce qui sera loin de contenter les puristes de la statistique, alors la balance penche à droite, de 8 sièges dans la seconde hypothèse. Et, toujours dans cette seconde hypothèse, il faudrait 50,35% des voix à la gauche et à l'échelon national pour que celle-ci acquiert la majorité en sièges. Mais voilà: le gouvernement aura beau jeu de nier la pertinence de mélanger des votes présidentiels et des votes législatifs, ce qui d'ailleurs n'a jamais été fait pour aucune simulation. Et qui scientifiquement est délicat à argumenter... Pourtant, quand on bouge le curseur de quelques dixièmes de point de pourcentage entre droite et gauche, par exemple pour répercuter la différence qu'il y eut en France entre vote présidentiel et vote législatif (de 0,4% en l'occurrence), le résultat affiche toujours 8 sièges d'avance pour la droite. C'est seulement si la droite baissait sensiblement chez ces électeurs-là par rapport à ceux restés en France que son avantage en sièges disparaîtrait.

    Que vont faire les partis de la majorité présidentielle maintenant? Le gros dos, par peur d'ennuis si on avoue la gêne à propos du dessin de beaucoup de circonscriptions.

    Que va faire l'opposition maintenant? Le PCF, rien. On le comprend... Mais les radicaux de gauche non plus, et eux aussi on les comprend, à l'image de l'élue de Lourdes-Tarbes, qui s'est vue adjoindre le canton d'origine de l'élu de la circonscription située plus au nord et démembrée, circonscription d'élection du PS Glavany ...
    Le PS, pas grand-chose. Il était partie prenante dans trop de cas pour se permettre de tempêter avec outrance, et sa critique ne peut être convaincante pour trois raisons:
- il souhaite un découpage politique et non géographique, comme la droite (par exemple en vilipendant le Tarn, parce que ce découpage contestable sert la droite, et en se taisant sur le Vaucluse, encore plus tordu, parce qu'il y gagne)
- le redécoupage rétablit une équité électorale globale sans avantager outrancièrement la droite, à l'exception des Français de l'étranger, mais pour lesquels lui comme tout autre parti aura du mal à convaincre de la pertinence des chiffres.
- Il ne peut produire le détail de ses chiffres, sur lesquels j'ai les plus grands doutes, pour les raisons indiquées plus haut.
    Donc, il clamera qu'il « perd davantage de sièges que la droite » dans cette opération, ce qui est vrai mais normal, et se contentera de cette ligne de défense. Mais il se gardera d'évoquer le fait mathématique de la surreprésentation de la gauche à travers le découpage actuel, à cause de circonscriptions trop peuplées en majorité de droite. Se plaindra-t-il que ses alliés soient privilégiés à ses dépens? Imaginons la gêne...
    Et qui se plaindra d'une équité sinon parfaite du moins bien meilleure que précédemment?
    Pas le MoDem. De toute façon, qu'y peut-il maintenant qu'il s'est desséché en un prétendant présidentiel et quelques commensaux?
    Si les membres du Conseil constitutionnel sont perspicaces ou simplement rigoureux, d'une part ils se demanderont pourquoi les socialistes contestent certains découpages et pas d'autres, à l'évidence tout aussi tortueux sur la carte. D'autre part et surtout, ils exigeront des socialistes qu'ils montrent le détail de leur simulation. Soit ces derniers refuseront et les Sages éconduiront les plaignants faute de preuve, soit les socialistes produiront leurs chiffres et alors on risque de découvrir l'art et la manière de s'arranger avec ces chiffres pour leur faire dire ce qu'on a envie qu'ils disent...
    La satisfaction de la saisine du Conseil constitutionnel reviendrait à conserver les découpages favorisant la gauche et à annuler ceux favorables à la droite. Il en résulterait pour le coup à nouveau un découpage globalement favorable à la gauche, comme avec l'actuel. La démocratie y gagnerait-elle? Concernant les Français de l'étranger, c'est le découpage de l'Afrique qui est le plus contestable. Par exemple, si on avait respecté la limite majeure du Sahara, avec une 9e circonscription faite du Maghreb et du Proche-Orient et une 10e faite de l'Afrique subsaharienne entière, la droite n'aurait eu que 6 sièges d'avance en tout.

    Reste la désinvolture vis-à-vis du territoire français, de l'économie française, des relations et affinités locales. Cela ne grandit pas la fonction élective... Dommage de na pas arriver à se sortir des intérêts partisans pour traiter de choses qui intéressent d'abord la France, avant d'intéresser les partis.

    Je rêve, bien sûr!

    Comme le cabinet de M. Marleix me l'a froidement énoncé à propos des Deux-Sèvres: «Comment résister à ce que nous demandait Ségolène Royal?»