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Législatives 2012: constatations après le second tour



L'abstentionnisme

    Le taux d'abstention contasté ce 17 est le plus élevé, non pas de la Ve République, mais de toutes les élections législatives depuis qu'il y a suffrage universel en France (au moins masculin), c'est-à-dire depuis 1848. Ma remarque était valable pour le premier tour; elle l'est à nouveau pour le second. Ce fait brut (et brutal) oblige à poser la question du calendrier électoral. (Voir la page consacrée au 1er tour.)
    Quant à la qualité des abstentionnistes, il s'agit bien, au second plus nettement qu'au premier tour des électeurs de droite (et d'extrême droite au second tour) orphelins de candidat.
carte evolution abstentions


    Mais au second tour beaucoup plus d'extrême droite que de droite, car la droite accepte maintenant plus facilement de se reporter sur l'extrême droite que l'inverse. D'ailleurs, le surcroît d'abstentions qu'on observe par rapport au premier tour ne trompe pas: essentiellement le Centre-Est et l'Alsace plus, et ce de façon très tranchée, certaines circonscriptions provençales. C'est-à-dire les bastions FN permanents des années Le Pen père, mais où il n'a pas été cette fois assez haut pour pouvoir maintenir ses candidats. A quoi il faut ajouter toutes les circonscriptions où le PCF représentait la gauche au second tour: Nord, agglomération parisienne, Vierzon, etc.; ce qui implique (outre les quelques cas d'élimination de la droite) un bien mauvais report de la gauche modérée sur le Front de gauche...
    Mais examinons maintenant les configurations de second tour, qui nous instruiront davantage sur ces reports de voix.



legislatives 2012 configurations de second tour



    Quelques considérations textuelles ne feront pas de mal.
    Ces chiffres recouvrent l'ensemble des circonscriptions ayant connu un 2e tour.
    Ils correspondent à la moyenne de l'ensemble des circonscriptions soumises à chaque configuration de second tour telle que figurant à droite du tableau.

    Tous les commentateurs ont souligné le mauvais report des électeurs du FN sur le candidat de droite. C'est vrai, mais logique dans la mesure où les dirigeants de la droite dite parlementaire continuent soit à vraiment penser que le FN est le diable, soit à vouloir plaire aux médias qui eux redoutent, comme la gauche, que les deux électorats s'additionnent parce que la gauche serait irrémédiablement battue.

    L'enseignement essentiel est ailleurs, qu'on peut tirer de la quatrième ligne:
    Dorénavant, 78% des électeurs de droite privés de candidat à un 2e tour acceptent, en apparence, de voter pour un candidat FN (voir la remarque). Ce taux était de 65% aux cantonales de 2011. Mieux: aux cantonales, le reste des électeurs de droite allaient en majorité sur le candidat de gauche; cette fois, la gauche recueille peu d'électeurs nouveaux, la majorité d'entre eux ne prenant pas ce chemin ni même celui de l'abstentionnisme, mais celui du vote blanc ou nul.
    Donc, non seulement le rapprochement des électorats de la droite classique et de l'extrême droite continue à se parfaire sur la lancée des cantonales de l'année dernière, mais de surcroît ceux qui le boudent encore n'acceptent plus le report dit de «front républicain». Cette attitude rappelle celle des électeurs de gauche rejetant les candidats imposés par la rue de Solférino...

    A gauche en revanche, les reports sont bons, comme toujours serait-on tenté de dire, moins bons toutefois dans le sens gauche modérée - Front de gauche que le contraire (banalité là encore).

    Toutes les lignes de ce tableau de synthèse mériteraient commentaire. Mais pour éviter les longueurs, contentons-nous des nouveautés.

    Ainsi, signalons qu'en cas de retrait de la gauche après le 1er tour, l'extrême droite arrive à augmenter davantage que la droite. Or, aux cantonales de 2011, la droite augmentait nettement plus que le FN, par apport de voix de gauche supérieur à la fuite, pourtant déjà réelle, des voix de droite vers le FN au 2e tour. Cette fois, le candidat de droite restant en lice voit fuir davantage de ses électeurs vers le FN qu'il n'en récupère de la gauche. Lesquels électeurs de gauche commencent également à se réfugier en majorité dans les blancs ou nuls ou dans l'abstention plutôt que de voter pour le candidat de droite. Le «front républicain» devient fantômatique. Voici une vraie nouveauté.

    Les cas de triangulaire divergent notablement selon que l'extrême droite arrive devant le candidat principal de la droite au 1er tour ou pas.
    Dans le premier cas, le candidat FN de second tour gagne de nombreux suffrages, beaucoup plus que ce que la droite libère, donc de multiples horizons, y compris des abstentionnistes du 1er tour. Encore que l'élection exceptionnelle de Gilbert Collard à Vauvert pèse lourdement sur cette hypothèse, qui se limite à 4 cas, mais qui resterait vraie sans lui, avec des seuils inférieurs.
    Dans le second cas, l'extrême droite recule, la droite progresse nettement plus, et la gauche progresse légèrement; le réflexe du vote utile continue à jouer à droite bon gré mal gré.


Remarque : certes, les vrais mouvements électoraux sont différents de ces mouvements apparents; cependant il n'existe aucun moyen autre que les sondages, eux aussi approximatifs, pour savoir mieux qui s'est réellement reporté sur qui.



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Vous trouverez sur le site fondsdecarte le fond de carte qui a servi à confectionner ces cartes...