ACCUEIL
FRANCE (accueil) Histoire du Présentation 1815 1820 1821 1831 1848 IIe Empire 1870 1875 1881 1889 1893 1898, 1902 1910 1914 1er bilan de la IIIe Rép. 1919 1924 1927 1932 1936 Bilan de la IIIe Rép. 1945 1946 1951 1958 1986 2010 Les projets pour 2022 Suggestions Préambule -– 1857 – 1863 1869 – 1876 – 1877 – 1881 1889 – 1893 – 1898 – 1902 1906 – 1910 – 1914 – 1928 1932 – 1936 – 1958 – 1962 1967 – 1968 – 1973 – 1978 1981 – 1988 – 1993 – 1997 2002 – 2007 – 2012 – 2017 |
Qui a gagné au découpage électoral en France ? Attitudes politiques, inégalités de représentation, conséquences sur les élections et suggestions pour l'avenir Le découpage, une grosse affaire à toutes les époquesUn tel sujet ne pouvait qu’entraîner méfiance et prudence de la part des analystes. Et ce n’est pas l’Atlas des circonscriptions électorales depuis 1875 d’Alain Lancelot qui répondit, en son temps, aux questions de fond ; il consistait en cartes stylisées à la mode d’alors et en tableaux de votants et d’inscrits par département, pas davantage. Bernard Gaudillère frappa un grand coup avec son Atlas des circonscriptions électorales françaises. En 846 pages, il remontait à 1815 et disséquait l’aspect formel et légal du sujet, malheureusement en se fiant aux inscrits pour juger de l'inégalité de représentation et en faisant l'impasse sur l'aspect politique des modifications successives opérées sous la Troisième République. Depuis, un redécoupage partiel mais important a eu lieu en 2009. Un autre, général celui-là, attend toujours sur les bureaux de l'Assemblée nationale, sur un canevas cantonal bouleversé en 2013 ; la conjoncture en a eu sans doute raison. Une remise sur le métier s'imposait donc, autant pour mettre à jour que pour compléter les analyses quantitatives et partant politiques volontairement défaillantes. L'objet des pages qui suivent est de narrer les opérations successives de découpage puis, après reconstitution de la population exacte par circonscription, de montrer élections générales après élections générales et par une suite d'histogrammes qui, sous ce seul angle mais avec certitude, fut avantagé ou handicapé par le découpage électoral depuis 1857. Les historiens ne découvriront pas toutes les réponses apportées. Par exemple, ils supputent depuis longtemps — à raison mais sans preuves — que le marais de la IIIe République bénéficia du scrutin d’arrondissement. Les pages qui suivent précisent les choses par famille politique, scrutin après scrutin. Elles narrent aussi comment les républicains, tout en satisfaisant leur désir — au demeurant sincère — d’assainir la pratique, se firent plaisir à chaque fois qu’ils le purent. Plus généralement, le commun des mortels risque de tomber de haut dans le tableau manichéen que tout pousse à lui faire imaginer, tant la mauvaise foi est la règle de comportement commune — hormis quelques accents de sincérité qui semblent presque, par contraste, autant d'accidents de parcours, qu'on pense au cri du cœur du radical Balitrand en 1919 ou à la rage de M. Folliot en 2009. Depuis 1958, les opérations sont redevenues discrétionnaires, comme sous le Second Empire — à la différence près depuis 1966 d’une validation parlementaire, mais très corsetée. Un par un les pays anglo-saxons abandonnent cette tâche à des commissions indépendantes ayant pour mission de réaliser des découpages respectueux à la fois de la géographie et de la démographie : l’ébauche du nouvel acte de découpage en France qu'on vient de connaître montre le mal qu’aura le monde latin à sortir de son opacité congénitale. Les pages qui suivent contiennent des doubles colonnes plus hautes que larges; en conséquence et pour une lecture la moins désagréable possible, vous aurez intérêt à adopter une position verticale de votre écran, si vous le pouvez bien sûr. |